La tombe de Yenkel Ryfman retrouvée à Anielin

L'autre cimetière juif de la région d'Otwock-Falenitz-Miedzeszyn était situé près du village d'Anielin. Je n'y étais encore jamais allée, par manque de temps et parce qu'on m'en avait dissuadée : ce n'est pas la peine, il n'y a presque plus rien. N'empêche qu'à chacun de mes voyages en Pologne, j'emportais la seule photo que j'avais de la tombe de Yenkel, au cas où :

Autour de la tombe de Yenkel Ryfman, son épouse Shosha et deux de ses enfants, Mirla et Aron (photo prise avant la guerre).

Autour de la tombe de Yenkel se tiennent Shosha (sa femme) ainsi que Mirla et Aron, deux de ses enfants. Sur la tombe, on peut lire : « Ci-gît un homme honorable et de grande vertu, Notre maître Yaakov, fils de Avraham David Ryfman de Zelechow, décédé le 26 kislev 5694, à l'âge de 62 ans. Que son âme réside parmi les vivants. » (26 kislev 5694 = 14 décembre 1933)

La première visite, en mai 2006

En mai 2006, je me rends pour la première fois sur place. Quelques dizaines de tombes défoncées, sur un terrain sablonneux, dans une forêt de pins, loin de tout village.

Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006.
Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006. Les restes du cimetière d'Anielin en 2006.

En comparant les inscriptions en hébreu avec celles de la photo d'époque, nous retrouvons rapidement la tombe de Yenkel Ryfman :

La tombe de Yenkel Ryfman, retrouvée dans les restes du cimetière d'Anielin, en mai 2006. La tombe de Yenkel Ryfman, retrouvée dans les restes du cimetière d'Anielin, en mai 2006. La tombe de Yenkel Ryfman, retrouvée dans les restes du cimetière d'Anielin, en mai 2006.

La restauration de la tombe

Il faut faire redresser la tombe et la maintenir solidement, pour éviter qu'avec le gel et l'humidité, elle ne retombe et se brise. Il faut également décider de son apparence : la laisser telle quelle, de pierre beige, et repeindre seulement le nom, ou bien lui rendre son apparence initiale. J'opte pour la seconde solution, sans beaucoup d'hésitation : la stèle doit être comme avant, comme la famille avait choisi qu'elle soit. Pas de doute.

Le doute demeure, en revanche, sur sa couleur d'origine : la photo d'origine dont je dispose est en noir et blanc. Je suis plutôt d'avis de la peindre en noir, avec les inscriptions en blanc, ce qui me semble correspondre au contraste de la photo d'origine, de mauvaise qualité il est vrai. Mais des traces de peinture rouge demeurent sur la pierre, comme sur d'autres alentour. Je me laisse convaincre et j'opte pour un rouge clair.

Les choses se font vite pendant l'été et je reviens en septembre pour voir. Sur place, c'est un choc. La stèle est orange-rouge, et on ne voit qu'elle dans un environnement de tombes de pierre brute. Mais pour me rassurer, la stèle est très solidement fixée.

La tombe de Yenkel Ryfman, restaurée en été 2006.

Je décide finalement qu'il faut repeindre la tombe de Yenkel en noir, avec les inscriptions en blanc… Je reviens en mai 2007 pour voir le résultat.

La tombe de Yenkel Ryfman en mai 2007. La tombe de Yenkel Ryfman en mai 2007.

La stèle est sûrement comme avant, comme la famille avait choisi qu'elle soit. Mais c'est la seule refaite à neuf.

haut de la page