Le 38, rue Notre-Dame de Nazareth

Depuis leur arrivée en France, Mendel et Mirla Milewski vivaient et travaillaient dans le petit atelier de confection du frère de Mirla, Burech Ryfman. Cet atelier se trouvait au 29, rue Ste-Apolline, dans le IIe arrondissement à Paris. Fishel, un frère cadet de Mirla, les a rejoints en 1937. Mendel et Mirla ont déménagé au 6, rue Volta en mai 1940, à quelques rues de là, puis ils se sont installés au 38, rue Notre-Dame de Nazareth en octobre 1940, toujours dans le même quartier. C'est là que naîtra leur premier enfant, Jacques, en janvier 1941.

Mendel a effectué une demande d'installation d'un atelier de confection dans leur appartement, rue Notre-Dame de Nazareth.

La Chambre de Commerce répond à sa demande le 6 mai 1941 et le convoque pour le 12 mai :

Réponse de la Chambre de Commerce à la demande d'installation d'un atelier de confection rue Notre-Dame de Nazareth faite par Mendel.

Mendel ne s'est probablement pas rendu au rendez-vous à la Chambre de Commerce. En effet, deux jours plus tard, le 14 mai, avait lieu la première grande rafle des Juifs étrangers1 et la convocation "pour examen de situation" était sûrement déjà arrivée chez la famille Milewski. Par ailleurs, les textes sur l'aryanisation des biens juifs étaient pour l'essentiel déjà adoptés.

Mendel s'est rendu sur le lieu de la convocation, mais il remarqua que les gens convoqués ne ressortaient pas. Il a décidé de ne pas se présenter. Il s'est caché quelque part à Paris pendant quelques semaines, puis il est rentré à la maison, rue Notre-Dame de Nazareth.

En juillet 1942, la famille Milewski partira se cacher en banlieue, à Livry-Gargan. Ils y seront accueillis par Beniamino et Andrea Bergametti et y resteront, ainsi que Burech Ryfman, jusqu'à la fin de la guerre. Fishel Ryfman, qui s'était caché avec eux,  a décidé de partie à Abbeville, où il est mort de maladie en 1943, faute de soins.

Beniamino et Andrea Bergametti, qui ont caché Mendel, Mirla et Jacques Milewski, ainsi que Burech et Fishel Ryfman, pendant la guerre à Livry-Gargan.

Sources : archives familiales.

1. Il s'agissait de la première grande rafle collective ; elle concernait les Juifs polonais, tchécoslovaques et autrichiens âgés de 18 à 40 ans. Ils étaient convoqués par la police parisienne, en application de la loi française du 4 octobre 1940 qui autorisait l'internement d'office des Juifs étrangers. Voir le repère sur les rafles à Paris.

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